Alors finalement qu’arrive-t-il à nos cellules de graisse lorsque nous perdons ou que nous prenons du poids ? Parlons un peu de biologie…
Nous vivons dans une société craignant la graisse où les gens feront tout pour l’éliminer. Partout où nous regardons, nous voyons des produits visant à « brûler les graisses », à « éliminer les graisses » ou à « se débarrasser de la bouée autour de votre ventre ». Nous voyons même des publicités pour « congeler la graisse ». Mais qu’est-ce que cela signifie ?
Je suis ici pour vous dire que nous ne voulons pas éliminer les graisses. Mais, nous devons mieux comprendre ses mécanismes afin d’atteindre des objectifs réalistes et d’apprendre à aimer notre corps.
Si nous regardons la recherche scientifique et connaissons le fonctionnement interne d’une cellule adipeuse, nous pouvons mieux les comprendre et trouver des moyens stratégiques et sûrs pour atteindre nos propres objectifs de santé désirés.
Faisons la lumière sur ce qui arrive à la graisse lorsque nous la consommons, la stockons, la gagnons et la perdons. Et, déterminons où elle va lorsque nous la brûlons afin de découvrir la vérité derrière les affirmations de l’industrie cosmétique selon lesquelles la graisse peut être congelée.
Mais, avant d’entrer dans le vif du sujet, un petit cours de biologie rapide…
1) L’origine d’une cellule graisseuse
Notre corps contient deux types de tissus adipeux : la graisse blanche et la graisse brune. La graisse brune se trouve principalement chez les nouveau-nés. Alors que, la graisse blanche est la graisse principale chez les adultes. Bon, étudions la graisse blanche car elle joue le plus grand rôle dans le métabolisme des adultes.
Notre tissu adipeux est constitué d’un ensemble de cellules graisseuses, également appelées adipocytes. Imaginez les adipocytes comme de petits sacs en plastique contenant chacun une goutte de graisse. Alors, disons que vous mangez un aliment qui contient du gras, comme une délicieuse part de pizza.
Votre corps va décomposer les composants gras de la pizza et vous vous retrouverez avec quelque chose appelé triglycéride dans votre sang. Les triglycérides sont ensuite décomposés en une molécule de glycérol et des acides gras qui sont absorbés dans les adipocytes et deviennent ces petits sacs de gouttelettes de graisse.
2) Qu’arrive-t-il aux cellules graisseuses lorsque nous perdons du poids ?
La grande question de recherche scientifique autour des cellules adipeuses était la suivante : est-ce que les cellules adipeuses augmentent en nombre lorsque nous mangeons plus de graisse ?
Pendant une assez bonne période, nous pensions connaître la réponse à cette question. En 2008, une équipe de chercheurs suédois a déterminé que le nombre de cellules graisseuses que nous avons est défini dans notre enfance et notre adolescence (1). Après cela, le nombre de cellules graisseuses que nous avons reste le même tout au long de l’âge adulte.
Ils ont constaté que c’était toujours le cas chez les individus maigres et obèses. Ils ont étudié des individus qui avaient pris du poids au fil du temps (environ 15 à 25% en plus). Et, ils constatèrent qu’il y avait une augmentation de la taille de la cellule adipeuse, mais que le nombre ces cellules restait inchangé.
De plus, ces chercheurs ont étudié la vie et la mort d’une cellule adipeuse, également connue sous le nom de taux de renouvellement. Toute chose doit avoir une fin, n’est-ce pas ? Et, ils voulaient savoir quand était cette fin. Ils ont alors découvert que la génération et l’élimination d’une cellule adipeuse étaient étroitement contrôlées et régulées afin de maintenir un équilibre infime.
Cela souligne en outre que le nombre de cellules graisseuses dans notre corps reste, en fait, inchangé. Toute cellule graisseuse qui meurt est rapidement compensée par la production d’une nouvelle cellule graisseuse.
Bon, ça c’est ce que l’on pensait à ce moment-là. Mais, n’oubliez pas que la science évolue et change. De nouvelles théories sont alors apparues.
Quelques années plus tard, une autre équipe de chercheurs a contesté cette théorie. Ils voulaient montrer que nous pouvons gagner des cellules graisseuses dans différentes régions de notre corps sans la mort des autres cellules adipeuses (2).
Vu que l’étude suédoise originale ne mesura que les cellules graisseuses dans la région abdominale de notre corps, cette nouvelle étude a examiné à la fois les parties supérieures et inférieures de notre corps qui abritent les cellules graisseuses pour trouver des différences. Fondamentalement, ils ont suralimenté un groupe de volontaires. Ils ont donc pris du poids et les chercheurs ont pu évalué s’il y avait eu un changement dans le nombre de cellules adipeuses.
Tout comme dans l’étude suédoise, il n’y a eu aucun changement dans le nombre de cellules graisseuses dans la région de l’abdomen, seulement une augmentation de la taille des cellules graisseuses.
Mais (parce qu’il y a souvent un mais !), l’augmentation de la graisse corporelle a entraîné une augmentation significative du nombre de cellules graisseuses dans le bas du corps. Avec une augmentation de poids de 1,6 kg de graisse corporelle inférieure, 2,6 milliards de nouvelles cellules graisseuses ont été créées en seulement 8 semaines.
L’étude a révélé que lorsque les cellules graisseuses atteignent un volume critique, donc lorsqu’elles ne peuvent plus accumuler de graisse, de nouvelles cellules graisseuses naissent.

Une autre leçon clé de cette étude est que la graisse corporelle inférieure semble avoir un effet plus protecteur que la graisse corporelle supérieure.
La graisse du haut du corps est associée à certains facteurs de risque dangereux comme le développement du diabète de type II, des maladies cardiaques et d’autres maladies chroniques graves en raison de sa présence et de sa pression sur les organes vitaux. Il semble également que si nous voulons gagner des cellules graisseuses, le meilleur endroit pour les loger soit dans le bas de notre corps afin d’atténuer les effets indésirables associés un poids abdominal excessif.
Cette théorie est encore assez récente. Nous n’avons pas le pouvoir de dire à notre graisse où aller, mais cela peut être un point de départ intéressant pour de futures recherches.
Bonne question suivante : si nous pouvons gagner des cellules graisseuses, pouvons-nous les perdre ?
3) Les cellules graisseuses et la perte de poids
Bon, vous n’allez pas aimer la réponse à celle-ci…
Des études montrent que la perte de poids entraîne une réduction spectaculaire de la taille des cellules graisseuses, mais pas du nombre (3).
Malheureusement, les cellules graisseuses ne disparaissent pas dans l’air. Elles restent en place mais leur taille est directement influencée par la prise ou la perte de poids. Ah ! Monsieur Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Et, les mauvaises nouvelles ne s’arrêtent pas là…

Perdre du poids est une bataille difficile parce que votre corps se bat contre nous tout le long du chemin. Une hypothèse est que la perte de poids provoque un stress cellulaire dans nos cellules graisseuses et la seule façon de soulager le stress est de reprendre du poids pour normaliser la forme de vos cellules graisseuses.
Lorsque nous modifions la structure cellulaire d’une cellule adipeuse, notre corps se dérègle un peu et il existe cette volonté biologique de créer un équilibre. Comme je l’ai déjà mentionné, notre corps aime créer de l’ordre.
Il existe une puissance supérieure qui régule notre poids corporel et cette puissance supérieure est notre cerveau.
Notre cerveau reçoit des signaux du reste de notre corps concernant les réserves d’énergie et les nutriments nécessaires dont nous avons besoin. Notre corps ajuste alors notre équilibre énergétique pour répondre à tous les besoins.
4) Si vous essayez de perdre du poids trop rapidement…
Une façon dont beaucoup de gens essaient de perdre du poids est de restreindre les calories. Mais, cela peut rapidement se tourner contre eux et avoir souvent l’effet inverse. Lorsque vous limiter les calories, votre corps envoie rapidement des signaux pour augmenter l’appétit afin de compenser l’énergie perdue.
Votre corps veut fondamentalement que vous échouiez et que vous rechutiez afin que vous repreniez le poids pour rétablir l’ordre.
Une autre chose qui se produira est que votre métabolisme ralentira inévitablement parce que votre corps essaie de conserver autant d’énergie que possible. C’est comme mettre la moitié de la quantité d’huile que vous mettez habituellement dans votre voiture pour la faire fonctionner…
De plus, lorsque les cellules graisseuses rétrécissent, notre profil métabolique change. Car, n’oublions pas les hormones ! La recherche a montré que les niveaux de leptine et d’insuline dans notre corps peuvent être liés à la quantité de masse grasse que nous avons. Des études montrent que la sensibilité à l’insuline peut être liée à la taille de vos cellules graisseuses.
Une étude a révélé que les personnes ayant subi une chirurgie bariatrique diminuaient leur poids corporel de 33%, la taille de leurs cellules graisseuses (pas leur nombre !) et la perte de graisse étaient corrélées à une sensibilité améliorée à l’insuline (4).
Ils ont découvert que les cellules graisseuses plus petites étaient capables d’utiliser l’insuline plus efficacement en absorbant plus de glucose.
C’est pourquoi la perte de poids est généralement recommandée chez certaines personnes atteintes de diabète pour améliorer leur glycémie. Ils ont également découvert que les cellules graisseuses plus petites sécrètent moins de leptine, une hormone qui nous dit d’arrêter de manger.
POUR CONCLURE
Pour le moment, les résultats de la recherche scientifique montrent que nous ne pouvons que réduire la taille des cellules graisseuses lors d’une perte de poids. Son nombre semble rester inchangé. Mais, la science évolue rapidement et nous ne sommes pas encore certains de tous les mécanismes biologiques et biochimiques de notre corps.
Si vous essayez de perdre du poids, la restriction en calories n’est pas vraiment la bonne solution et pourrait même empirer les choses. Nous savons que nous voulons plus de leptine. Car elle peut contrer notre consommation et nous indiquer quand nous sommes rassasiés.
COMMENTEZ ET PARTAGEZ NOTRE ARTICLE !
J’espère que cet article vous a plu et vous aidera à guérir votre relation avec votre corps et la nourriture. Si vous avez des questions ou des commentaires, n’hésitez à nous laisser des commentaires. Nous serons ravis de vous entendre !
0 Comments